fortune personnelle, les revenus des cures de Steventon et de Deane constituaient la plus grande partie de ses ressources. À sa mort, Mrs. Austen et ses deux filles durent se résoudre à un train de vie plus modeste ; elles abandonnèrent la maison qu’elles occupaient alors, et s’installèrent provisoirement dans un appartement meublé. Elles n’y restèrent que quelques mois. Puis, après d’assez longs séjours chez des parents, à Stoneleigh dans le Warwickshire et à Hamstall-Ridware dans le Staffordshire, elles se rendirent, à la fin de 1806, à Southampton, où elles prirent une maison en commun avec le capitaine Francis Austen et sa femme. Les autres frères aidaient d’ailleurs largement leur mère et leurs sœurs.
Leur nouvelle maison, vieille, mais confortable, était située au coin de Castle Square, en dehors des murs de la ville. Derrière, un grand jardin s’étendait jusqu’aux anciens remparts. C’était un quartier aristocratique ; en face d’eux, s’élevait le château aux créneaux moyenâgeux du marquis de Landsdowne, et l’une des distractions que les dames Austen offraient à leurs visiteurs était de regarder sortir et rentrer la Marquise, conduisant son léger phaëton attelé de huit poneys, chaque paire de taille et de couleur décroissante à mesure qu’ils s’éloignaient de la voiture, avec deux petits postillons à cheval sur les premiers.
Une amie, Martha Lloyd, résidait avec elles. On la considérait comme faisant partie de la famille, et plus tard elle épousa Francis Austen, veuf de sa première femme. Jane vécut là quatre ans, sauf les visites habituelles à Godmersham chez son frère Edward, et chez quelques autres parents.
Portsmouth était tout près ; elle y allait voir les navires de ses frères, et elle donne dans Mansfield Park une jolie description d’une promenade sur les remparts, par une belle journée de printemps. Elle fit connaissance