e accepte avec enthousiasme ; mais John Thorpe veut absolument lui montrer les qualités de son cheval, il l’emmène en lui promettant qu’elle sera de retour à temps pour rencontrer ses amis, la trompe sur l’heure et lui fait manquer son rendez-vous. Henry Tilney et sa sœur doivent venir la chercher pour une promenade ; l’infernal John prétend les avoir vus partir en voiture, et il l’entraîne avec son frère et Isabella visiter un château des environs. Il mentait encore ; la pauvre Catherine, à son retour, apprend que ses amis sont venus à l’heure dite, et se sont montrés fort étonnés de ne trouver personne. Elle court chez eux pour s’excuser et est reçue par le Général Tilney, le père d’Henry et d’Eleanor. Sa renommée d’homme dur et autoritaire, orgueilleux de sa fortune et de son rang, ont toujours fait craindre à Catherine qu’il ne s’opposât à l’intimité d’Henry et d’Eleanor avec une jeune fille de situation inférieure à la leur. Aussi est-elle fort étonnée quand celui-ci, au contraire, se montre plein d’égards pour elle, ne trouve jamais ses enfants assez prévenants pour leur jeune amie, et finit par l’inviter à venir passer quelques semaines dans sa propriété, l’Abbaye de Northanger. Son fils et sa fille ne sont pas moins stupéfaits de l’amabilité soudaine de leur père ; mais ils s’en accommodent avec plaisir, car Eleanor trouve en Catherine une amie dont la douceur s’harmonise avec son propre caractère, et Henry se sent de plus en plus attiré par la naïveté, la fraîcheur des sentiments et le joli visage de Catherine.
La romanesque jeune fille est ravie d’aller habiter dans une ancienne abbaye. Son imagination trotte d’autant plus que Henry Tilney, durant le voyage, s’amuse à évoquer des salles mystérieuses et des couloirs secrets. Elle arrive à l’Abbaye avec l’idée de trouver un vieux château moyenâgeux ; et c’est une habitation toute moderne, adossée aux restes d’un ancien couvent. Elle reste cependant persuadée que la demeure du farouche Général