Page:Raguey - Le Buste voilé, Roman complet no 19, 1916.djvu/51

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— Oui.

— Sans regrets ?

— Oui, oui, sans regrets, sans partage, toujours !

— Oh ! je suis bien heureuse.

À ce moment Nino rentrait avec sa mère. En m’apercevant il s’élança dans mes bras et me couvrit de caresses. Sa joie était presque du délire.

— Il paraît, signor Rinaldi, me dit la sœur de Pia avec une expression des plus significatives, il paraît que dans cette maison, les petits enfants vous aiment autant que les grandes personnes.

— Soyez persuadée, signora, que s’il en est ainsi, grands et petits sont payés d’un juste retour.

Le chef de la maison, le signor Falghieri, étant rentré sur ces entrefaites, je pus m’apercevoir qu’il ne me voyait pas avec moins de plaisir que sa femme. Il m’avait toujours paru peu communicatif. En cette circonstance il se montra plus ouvert, et poussa la courtoisie jusqu’à me prier de prendre le thé avec la famille. J’acceptai.

Pia trouva le moyen de me dire que sous peu de jours, elle irait avec Nino passer une semaine à Fiesole, auprès de son amie. Comme je lui témoignais mon regret de cette absence qui devait me priver de la voir, elle ajouta en souriant :