Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/25

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celle des blancs, ne convenoit pas à une assemblée dont l’esprit et les principes étoient de rompre avec la métropole et de refuser à des hommes libres, des droits que leur donnoient la nature et les anciennes loix ; aussi, un des premiers actes de cette assemblée, fut d’arrêter qu’elle iroit tenir ses séances au Cap. Cette mesure et la circonstance où elle fut prise doivent être mûrement examinées. Le Cap, la ville la plus exactement fortifiée, la plus riche de la colonie, environnée des plaines les mieux cultivées, contenant une population considérable de ces hommes qui ne tiennent point au sol, mais seulement aux propriétaires par les différens salaires qu’ils en reçoivent ; très-peu peuplée au contraire, de citoyens de couleur, parce que le préjugé s’étoit porté au plus haut-point ; le Cap, dis-je, avec toutes ces circonstances offroit aux indépendans tout ce qui leur étoit nécessaire pour seconder leurs vues perfides. Des fortifications pour résister aux forces nationales, une population facile à égarer, et une riche capture à livrer à la puissance ennemie sur laquelle on comptoit[1].

  1. Personne n’ignore que plusieurs membres de l’assemblée de Saint-Marc passèrent de Paris à Londres, et eurent différentes conférences avec Pitt.