Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/33

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comme je l’ai dit, étoit bien inférieur à celui des blancs, quoique l’on sentît qu’ils pouvoient beaucoup aider à arrêter les progrès de la révolte, tant par leur courage, par leur habitude à supporter les fatigues du climat, que par leur intelligence à faire le genre de guerre nécessaire aux circonstances. L’assemblée coloniale leur promettoit beaucoup pour les engager à repousser les révoltés, mais n’effectuoit rien ; cette conduite de l’assemblée coloniale prouve deux choses ; l’une, qu’elle croyoit pouvoir appaiser facilement cette révolte  ; l’autre, qu’elle n’a jamais eu le désir sincère, comme elle a voulu le persuader ensuite, d’adhérer au décret du 15 mai ; ce qui doit achever de nous convaincre c’est que c’est du Cap et du sein même de l’assemblée coloniale et provinciale que sont venues les réclamations les plus fortes contre le décret du 15 mai, et au moment même de la révolte ; cependant les dangers de cette partie augmentant tous les jours, cette même assemblée se vit en quelque sorte forcée de prononcer sur l’état des hommes de couleur ; alors elle prit quelques arrêtés, par lesquels, elle promettoit de faire exécuter la loi du 15 mai lorsqu’elle lui parviendroit[1] officiellement ; mais ce qui doit frapper

  1. En faisant ces promesses, l’assemblée coloniale