Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il sera difficile de détruire, s’établit entre les hommes des deux couleurs, il ne faut pas se dissimuler que ce n’est qu’en perpétuant cette méfiance respective que les contre-révolutionnaires, les indépendans, les intrigans espèrent parvenir à faire réussir leurs desseins perfides.

Nous passons à l’époque de l’arrivée des commissaires Polverel, Sonthonax et Aillaud ; il est nécessaire, avant d’écrire les événemens de colonie depuis leur présence, de fixer les idées du comité sur les différens partis qui agissoient et l’esprit qui dirigeoit chacun d’eux ; ce moyen mettra le comité à portée de prendre une idée juste de l’état de la colonie.

Les contre-révolutionnaires, comme je l’ai déjà dit, avoient pour chefs les agens de la cour, qui vouloient le rétablissement de l’ancien régime, et s’ils promettoient aux citoyens de couleur de les faire jouir des droits qu’ils réclament, c’étoit moins par justice et par principes que pour s’en faire un appui, ils n’entendoient d’ailleurs par les droits qu’ils vouloient leur accorder que ceux que leur donnoit l’édit de 1785. Mais de pareils droits sous un gouvernement despotique, n’étoient pas de véritables droits politiques, ce parti à l’époque où nous sommes arrivés, étoit considérablement diminué ; la mort de Mauduy, la