Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/40

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ceux-ci appercevant le piège que les contre-révolutionnaires leur tendoient, s’empressèrent non-seulement d’adhérer à la loi du 4 avril, mais, même ils parurent la chérir ; les meneurs de ce parti firent même des tours de force pour faire croire à leur amour pour l’égalité[1] en prenant ainsi le masque du patriotisme, les independans ne voulaient que mieux cacher leurs desseins et ne se faciliter les moyens de rendre odieux leurs adversaires et les faire chasser de la colonie[2]. En effet, dès que les commissaires civils eurent débarqués au Cap, la commune dans laquelle Thibault leur dénonça cent-cinquante personnes environ, connues des aristocrates, et les auteurs des maux qui déchiroient la colonie ; les commissaires d’après cette dénonciation et les renseignements qu’ils prirent

  1. Il faut observer que les contre-révolutionnaires et les indépendans ne différoient qu’en ce point : les premiers vouloient rétablir l’ancien régime et conserver la colonies au roi ; les autres vouloient aussi l’ancien régime, en faisant passer les colonies sous une domination qui eût maintenu le régime colonial, c’est-à-dire, un régime arbitraire, comme l’ancien.
  2. L’archevêque Thibaut ne fit point de façons de dîner chez le commissaire Sonthonax entre deux nègres libres.