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ceux qui vont vous arriver d’Europe, que pour jetter des soupçons sur ceux qui auroient pu aller éclairer leurs frères. Pour cela il falloit un prétexte pour les accuser de projets perfides, et leur faire subir impunément toutes les horreurs que je vais retracer ici.

Mais M. Gérard, collègue des députés colons, et qui n’étoit pas initié dans leurs projets, se récria beaucoup sur cette lettre ; il leur fît envisager les dangers réels où elle pouvoit entraîner la colonie, et il refusa de la signer. Mais pour avoir sa signature, qui leur étoit nécessaire, puisqu’il étoit le seul député élu à Saint-Domingue, ils consentirent de lui laisser mettre le post-scriptum suivant, qui paroissoit à M. Gérard un correctif à tout ce qu’il y avoit de perfide dans cette lettre.

Voici ce post-scriptum.

« Il est possible, et même probable, que les bruits alarmans qui se sont répandus, et qui font la matière de cette lettre, ne soient pas fondés ; et, dans ce cas, il seroit fâcheux que cela fît une sensation trop forte dans la colonie, qui, indépendamment des craintes qu’elle inspireroit, pourroit peut-être donner lieu à des dangers plus réels. C’est à vous, messieurs, à agir avec la circonspection et la prudence que votre sagesse vous suggérera : mais nous pensons qu’une sécurité