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nous transmettions ces faits au comité colonial, on nous répondoit froidement, ce ne sont là que des lettres particulières, nous ne pouvons les reconnoître ; faites-nous, disoit-on, constater ces faits par des actes et des hommes publics. Nous répondions qu’il étoit impossible, après la catastrophe de M. Ferrand, de trouver un seul blanc qui osât, non-seulement soutenir les hommes de couleur, mais encore désapprouver ce qu’on leur faisoit éprouver ; qu’ils ne pouvoient pas eux-mêmes rassembler beaucoup de signatures, sans courir les risques de perdre la vie.

Nos raisons n’étoient jamais écoutées au comité ; nous y étions même rebutés et mortifiés par des colons blancs qui, sans être du comité, s’y trouvoient toujours.

Enfin, après avoir vainement sollicité au comité colonial, nous apprîmes qu’un rapport s’y préparoit, et qu’il devoit être suivi d’un décret. Ce décret fut celui du 8 mars 1790 ; et le 28 du même mois, il fut suivi d’une instruction qui devoit l’accompagner dans les colonies. Nous apprîmes également, avant la discussion de ces instructions, qu’il n’y étoit nullement question de la classe des hommes de couleur libres et propriétaires.

L’article 4 de ces instructions, qui fixoit les qua-