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Page:Raimond - Origine des troubles de Saint-Domingue, 1792.djvu/32

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mière démarche fut de demander aux puissances coloniales l’exécution à la lettre des décrets de l’assemblée nationale. On répondit à sa demande par une proscription ; on mit sa tête à prix ; on promit à l’esclave qui l’apporteroit, et sa liberté, et une somme considérable ; on fit marcher des troupes contre lui ; par-tout on arme les esclaves contre les hommes de couleur libres, et on donne contre eux le signal du carnage et de la mort. Chaque jour voit tomber leurs têtes, qui sont portées au Cap par les esclaves qui les ont abattues, pour obtenir les récompenses qui leur étoient promises.

Cette foule de blancs envoyés dans la colonie depuis la révolution, on se doute par qui, et pourquoi, se mettent aussi de la partie ; alors les hommes de couleur sont assaillis de toutes parts, poursuivis jusques-sur leurs habitations que l’on dévaste : on pille leurs maisons, on enlève leurs bestiaux, et jusqu’à leurs esclaves ; et les brigands, que ces pillages enrichissent, appellent cela de bonnes prises.

Dans ces instans de fureur, des imprimés répandus avec profusion dans la colonie, invitent tous les brigands à s’emparer du bien des hommes de couleur, et à le partager entre ceux qui n’en ont pas. On auroit peine à croire à ces