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jets aussi pervers ; et ils les auroient réservés pour le moment où ils recevoient le bienfait d’une loi qu’ils réclament depuis si long-tems ! Voilà les contradictions où tombent toujours les fourbes et les calomniateurs. N’est-il pas plus naturel, et sur-tout d’après les faits connus, de penser que dans cette foule de blancs sans possessions dans les colonies, et passés à S.-Domingue en si grande quantité depuis la révolution, il s’en soit trouvé d’assez méchans pour avoir voulu essayer ce genre de brigandage ?

M. de Blanchelande n’a-t-il pas dit, dans plusieurs de ses lettres, que ces hommes blancs avoient refusé d’aller combattre les révoltés, à moins qu’on ne voulût leur accorder les deux tiers du pillage qu’ils feroient sur les habitations ? N’a-t-il pas dit dans sa lettre du 7 septembre, qu’il ne falloit pas se dissimuler que la ville du Cap renfermait un grand nombre de blancs mal-intentionnés, qui n’attendoient que le moment du désordre, par l’espérance d’améliorer leur sort par le pillage.

Que doit-on conclure de cet aveu, lorsqu’on voit le fait ci-après cité par le même M. Blanchelande, dans sa lettre en date du 29 septembre ? Il y dit, qu’après avoir chassé les esclaves des habitations d’Agout et Galifey, on trouva beaucoup