Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/116

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tesse n’est pas un thème bien assorti aux félicitations ? Tu ajoutes par ton langage une douleur nouvelle à mes souffrances, »

Quand il entendit ces mots prononcés par le roi malheureux, Soumantra s’éloigna vite de ces lieux, non sans rougir un peu de honte.

Sur ces entrefaites, Kêkéyî, obstinée dans sa volonté criminelle, jeta de nouveau ces paroles à son époux étendu par terre, à son époux, qu’elle voulait stimuler avec l’aiguillon de son langage :

« Pourquoi parles-tu ainsi, en ces termes désolés, comme un être de la plus basse condition ? Mande ici Râma ; envoie-le sans faiblesse habiter les forêts ! Si tu es fidèle en tes promesses, donne-moi l’accomplissement d’une parole qui m’est chère. »

Alors, blessé par l’aiguillon de ces paroles, comme un éléphant avec la pointe aiguë de son cornac, le roi, consumé par le feu du chagrin, dit ces mots à Soumantra :

« Conducteur de mon char, je suis lié avec la chaîne de la vérité ; mon âme est pleine de trouble. Amène ici Râma sans délai, je désire le voir. »

À peine eut-elle entendu ces mots du roi, Kêkéyî sur-le-champ dit aussi d’elle-même à l’écuyer : « Va ! amène Râma ; et fais-le se hâter, de manière qu’il vienne au plus tôt ! »

Ensuite, Soumantra sortit avec empressement : arrivé sur le pas intérieur de la porte, il y vit les rois de la terre ; et quand il eut franchi le seuil extérieur, il trouva dehors les conseillers et les prêtres du palais, qui se tenaient là tous réunis dans l’attente.


Dans ce jour même, où la lune était parvenue à sa