Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/185

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après le bain, après l’oblation versée dans le feu ; qui, prenant mes pieds dans ses mains, les touchera tout à l’entour afin de m’y procurer une sensation agréable ? Parviens au monde des héros, qui ne retournent pas dans le cercle des transmigrations, comme il est vrai, mon fils, que tu es un innocent, tombé sous le coup d’un homme qui fait le mal ! Obtiens les mondes éternels des saints pénitents, des sacrificateurs, des brahmes, qui ont rempli dignement l’office de gourou, des héros enfin, qui ne renaissent pas dans un autre monde !

« Va dans ces mondes réservés aux anachorètes, qui ont lu entièrement le Véda et les Védângas ; mondes où sont allés ces rois saints Yayâti, Nahousha et les autres ! Entre dans ces mondes ouverts aux chefs de maison qui ne cherchent point la volupté hors des bras de leur épouse, aux chastes brahmatchâris, aux âmes généreuses, qui distribuent en largesses des vaches, de l’or, des aliments et donnent même de la terre aux deux fois nés ! Va, mon fils, va, suivi par ma pensée, dans ces mondes éternels où vont ceux qui assurent la sécurité des peuples, ceux de qui la parole est la voix de la vérité ! Les âmes, qui ont obtenu de naître dans une race comme est la tienne ne vont jamais dans une condition inférieure : tombé de ce lieu-ci, va donc en ces mondes où coulent des ruisseaux de miel. »

« Quand l’infortuné solitaire avec son épouse eut exhalé ces plaintes et d’autres encore, il s’en alla faire, d’une âme consternée, la cérémonie de l’eau en l’honneur de son fils. Aussitôt, revêtu d’un corps céleste et monté sur un magnifique char aérien, le fils du saint ermite apparut et tint ce langage à ses vieux parents :

« En récompense du service dévoué que j’ai rempli