Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/214

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soit qu’elles tournent à l’orient, soit qu’elles se dirigent à l’occident ! Que les flots des unes soient de rhum ; que celles-là soient bien apprises à rouler du vin au lieu d’eau ; que dans les autres coule une onde fraîche, douce, semblable pour le goût au suc tiré de la canne à sucre ! J’appelle ici les Dieux et les Gandharvas, Viçvâvâsou, Hâhâ, Houhou, et les Apsaras célestes, et toutes les Gandharvîs, Gritâtchî, Ménakâ, Rambhâ, Miçrakéçî, Alamboushâ, et celles qui servent le fulminant Indra, et celles qui servent Brahma lui-même à la splendeur immense ! Je les appelle ici tous avec Tombourou et leur gracieux cortège ! Ton œuvre à toi, Viçvakarma, c’est de me faire ce bois-ci resplendissant de lumière et tout rempli de fruits divers !

« Que la lune me donne ici les plus savoureux des aliments, toutes les choses que l’on mange, que l’on savoure, que l’on suce, que l’on boit, en nombre infini et dans une grande variété, toutes les sortes de viandes et de breuvages, toute la diversité des bouquets ou des guirlandes ; et qu’elle fasse couler de mes arbres le miel, la sourâ et toutes les espèces de liqueurs spiritueuses ! »

Tandis que l’ermite, ses mains jointes, sa face tournée au levant, tenait encore son âme plongée dans la contemplation, toutes ces divinités arrivèrent dans son ermitage, famille par famille. Enivrante de ses parfums naturels mêlés aux célestes senteurs des Immortels, une brise, embaumée de sandal, hôte accoutumé des monts Dardoura et Malaba, vint souffler la délicieuse odeur de son haleine douce et fortunée. Ensuite, les nuages avec des pluies de fleurs couvrent la voûte du ciel : on entend à tous les points cardinaux résonner les concerts des Dieux et des Gandharvas. Le plus suave des parfums circule