Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/221

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Après qu’il eut marché une longue route avec ses coursiers infatigables, l’intelligent Bharata dit à Çatroughna, le docile exécuteur de ses commandements : « Les apparences de ces lieux ressemblent parfaitement au récit qu’on m’en a fait : sans aucun doute, nous voici maintenant arrivés dans le pays dont Bharadwâdja nous a parlé. Ce fleuve, c’est la Mandâkinî ; cette montagne, le Tchitrakoûta.

« Les arbres inondent les cimes aplanies de la montagne avec une variété infinie de fleurs, tels qu’on voit les sombres nuages, enfants des vapeurs chaudes, verser des pluies à la fin d’un été.

« Allons ! Que les guerriers s’arrêtent ! Que l’on me fouille cette forêt ! Et que mon ordre soit accompli de manière à me donner bientôt la vue de nos deux illustres bannis ! »

À ces mots, des guerriers tenant leurs javelots à la main pénètrent dans la forêt, où, peu de temps après, ils aperçoivent de la fumée. À peine ont-ils vu le sommet de cette colonne fumeuse qu’ils reviennent et disent à leur jeune souverain : « Ce feu n’a pas été allumé d’une autre main que celle des hommes : certainement, les deux enfants de Raghou sont là. Mais, si l’on n’y trouve pas les deux nobles fils de roi à la force puissante, du moins on y verra d’autres pénitents, qui pourront, habitués de ces bois, te fournir quelque renseignement. »

Ces paroles entendues, Bharata, qui tient la vertu en grand honneur, ce héros, qui écrase une armée d’ennemis : « Restez ici, attentifs à mon ordre ; vous ne devez pas quitter ce lieu, dit-il à tous les guerriers : je vais aller seul avec Soumantra et Dhrishthi. »

Alors cette grande armée fit halte là, regardant cette