Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/24

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je désire de toi, c’est un fils tout éblouissant d’une beauté, qui émane de Brahma, comme toi, que je vois briller à mes yeux de cette lumière, auréole éminente, dont Brahma t’a revêtu lui-même. Je te choisis de ma libre volonté pour mon époux, moi qui n’ai pas encore été liée par la chaîne du mariage.

« Veuille donc t’unir à moi, qui te demande, religieux inébranlable en tes vœux, à moi, qui n’en demandai jamais un autre avant toi ! » Sensible à sa prière, le brahme saint lui donna un fils, comme elle se l’était peint dans ses désirs.

« Le fils de Halî eut nom Brahmadatta : ce fut un saint monarque d’une splendeur égale au rayonnement du roi même des Immortels : il habitait alors, Kakoutsthide, une ville appelée Kâmpilyâ. Quand la renommée de son éminente beauté fut parvenue aux oreilles de Kouçanâbha, ce prince équitable conçut la pensée de marier ses filles avec lui, et fit proposer l’hymen au roi Brahmadatta.

« L’offre acceptée, Kouçanâbha, dans toute la joie de son âme, donna les cent jeunes filles à Brahmadatta. Ce prince, d’une splendeur à nulle autre semblable, prit donc la main à toutes, l’une après l’autre, suivant les rites du mariage. Mais à peine les eut-il seulement touchées aux mains, que tout à coup disparut aux yeux la triste infirmité des cent princesses bossues.

« Elles redevinrent ce qu’elles étaient naguère, douées entièrement de majesté, de grâces et de beauté. Quand le roi Kouçanâbha vit ses filles délivrées du ridicule fardeau que leur avait imposé la colère du Vent, il en fut ravi au plus haut point de l’admiration, il s’en réjouit, il en fut enivré de plaisir.

« Les noces célébrées et son royal hôte parti, Kouça-