Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/247

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l’entour du pieux Raghouide un respectueux pradakshina et posa les deux souliers sur sa tête, élevée comme celle d’un gigantesque éléphant.

Ensuite, quand il eut honoré ce peuple suivant les rangs, Vaçishtha, les autres gouravas et leurs disciples, l’anachorète, honneur de la famille de Raghou, les congédia, se montrant aussi inébranlable dans son devoir que le mont Himâlaya est immobile sur la terre. Il fut impossible à ses mères de lui dire un adieu par l’excès de la douleur, tant les sanglots fermaient leur gosier à la voix. Râma enfin d’incliner respectueusement sa tête devant toutes ses mères, et, pleurant lui-même, il entra dans son ermitage.


Après que Bharata eut posé les souliers sur sa tête, il monta, plein de joie, accompagné de Çatroughna, sur le char, qui les avait amenés tous deux. Devant lui marchaient Vaçishtha, Vâmadéva, Djâvâli, ferme dans ses vœux, et tous les ministres, honorés pour la sagesse du conseil. La face tournée à l’orient, ils s’avancèrent alors vers la sainte rivière Mandâkinî, laissant à main droite le Tchitrakoûta, cette alpe sourcilleuse.

Bharata, suivi de son armée, côtoyait dans sa route un flanc de cette montagne, dont les plateaux délicieux renferment de riches métaux par milliers.

Non loin du solitaire Tchitrakoûta, il aperçut l’ermitage que Bharadwâdja, le pieux ermite, avait choisi pour son habitation. Le fils de race, le prince éminent par l’intelligence s’approche alors de la hutte sainte, descend de son char et vient toucher de sa tête les pieds de Bharadwâdja. Tout joyeux à la vue du jeune monar-