Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/253

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épaules, ils prennent les deux arcs à leur main, ils sortent et s’avancent pour continuer leur visite à cette partie des ermitages qu’ils n’avaient pas encore vus.

Quand la fille du roi Djanaka vit en marche les deux héros, armés de leurs solides arcs, elle dit à son époux d’une voix tendre et suave : «  Râma, les hommes de bien atteignent à coup sûr une condition heureuse de justice, au moyen d’une bonté qui les préserve d’offenser aucun être quelconque ; mais il y a, dit-on, sept vices qui en sont le venin destructeur. Quatre, assure-t-on, naissent de l’amour, et trois de ces vices, noble fils de Raghou, se disent les enfants de la colère. Le premier est le mensonge, que fuit toujours l’homme vertueux ; ensuite, vient le commerce adultère avec l’épouse d’un autre ; puis, la violence sans une cause d’inimitié.

« Il est possible de les comprimer tous à ceux qui ont vaincu leurs sens : les tiens obéissent à ta volonté, je le sais, Râma, et la beauté de l’âme inspire tes résolutions. On n’a jamais trouvé, seigneur, et jamais on ne trouvera dans ta bouche une parole menteuse : combien moins ne peux-tu faire de mal à quelqu’un ! combien moins encore séduire une femme ! Mais je n’aime pas, vaillant Râma, ce voyage à la forêt Dandaka.

«  Je vais en dire la cause ; écoute-la donc ici de ma bouche.

«  Te voici en chemin pour la forêt, accompagné de ton frère, avec ton arc et tes flèches à la main. À la vue des animaux qui errent dans ces futaies, comment ne voudrais-tu pas leur envoyer quelques flèches ? En effet, seigneur, l’arc du kshatrya est, dit-on, comme le bois aliment du feu ? Placée dans sa main, l’arme augmente malgré lui et beaucoup plus sa bouillante ardeur : aussi,