est ton devoir maintenant ; observe-le : tous les autres te sont défendus.
« La culture des armes enfante naturellement une pensée vaseuse d’injustice. Mais d’ailleurs qu’es-tu, depuis le jour où tu as cédé le trône ? Un humble anachorète ! Le devoir est le père de l’utile ; le devoir engendre le bonheur : c’est par le devoir que l’on gagne le ciel ; ce monde a pour essence le devoir. Le paradis est la récompense des hommes qui ont déchiré eux-mêmes leur corps dans les pénitences ; car le bonheur ne s’achète point avec le bonheur. Bel enfant de Raghou, fais ton plaisir de la mansuétude ; sois dévoué à ton devoir !… Mais il n’est rien dans le monde, qui ne te soit bien connu dans toute sa vérité.
« Médite néanmoins ces paroles dans ton esprit avec ton jeune frère, et fais-en, roi des hommes, ce qu’il te plaira. »
Quand il eut ouï ce discours si doux et si conforme au devoir, que venait de prononcer la belle Vidéhaine, Râma de répondre en ces termes à la princesse de Mithila :« Reine, ô toi à qui le devoir est si bien connu, ces bonnes paroles, sorties de ta bouche avec amour, dépassent la grandeur même de ta race, noble fille du roi Djanaka. Pourquoi dirais-je, femme charmante, ce qui fut dit par toi-même ? L’arme est dans la main du kshatrya pour empêcher que l’oppression ne fasse crier le malheureux ! » n’est-ce point là ce que tu m’as dit ? Eh bien, Sîtâ ! ces anachorètes sont malheureux dans la forêt Dandaka ! Ces hommes accomplis dans leur vœux sont venus d’eux-mêmes implorer mon secours, eux secourables à toutes les créatures ! Dans les bois qu’ils habitent, faisant du devoir leur plaisir, des racines et des