Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/260

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Raghouide courbé respectueusement : « Assieds-toi ! » lui dit cet homme à la bien grande pénitence ; et, quand il eut honoré son hôte d’une manière assortie aux convenances et suivant l’étiquette observée à l’égard des Immortels, l’ermite Agastya lui tint ce langage : « Râma, je suis charmé de toi, mon fils ! je suis content, Lakshmana, que vous soyez venus tous deux avec Sîtâ me présenter vos hommages. Fils de Raghou, la fatigue n’accable-t-elle point ta chère Vidéhaine ? En effet, Sîtâ est d’un corps bien délicat, et jamais elle n’avait quitté ses plaisirs.

« En s’exilant au milieu des forêts à cause de toi, elle fait une chose bien difficile ; car faiblesse et crainte, ce fut toujours la nature des femmes. »

À ces mots du solitaire, le héros de Raghou, fort comme la vérité, de joindre ses deux mains et de répondre au saint en ces paroles modestes : « Je suis heureux, je suis favorisé du ciel, moi, de qui les bonnes qualités, réunies aux vertus de mon épouse et de mon frère, ont satisfait le plus éminent des anachorètes et lui inspirent une joie si grande. Mais indique-moi un lieu aux belles ondes, aux nombreux bocages, où je puisse vivre heureux et content sous le toit d’un ermitage que j’y bâtirai. »

Ouï ce pieux langage du pieux Raghouide, le plus saint des anachorètes, le Devoir même en personne, le sage Agastya réfléchit un instant et lui répondit en ces mots d’une grande sagesse : « À deux yodjanas d’ici, Râma, il est un coin de terre, nommé Pantchavatî, lieu fortuné, aux limpides eaux, riche de fruits doux et de succulentes racines. Vas-y, construis là un ermitage et habite-le avec ton frère le Soumitride, observant la parole de