Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/27

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rer les ténèbres, Viçvâmitra adressant la parole au jeune Râma : « Lève-toi, dit-il, fils de Kâauçalyâ, car la nuit s’est déjà bien éclaircie. Rends d’abord ton hommage à l’aube de ce jour et remets-toi ensuite d’un pas allègre en voyage. »

Après qu’ils eurent longtemps marché dans cette route, le jour vint complètement, et la reine des fleuves, la Gangâ se montra aux yeux des éminents rishis. À l’aspect de ses limpides eaux, peuplées de grues et de cygnes, tous les anachorètes et le guerrier issu de Raghou avec eux de sentir une vive allégresse.

Ensuite, ayant fait camper leurs familles sur les bords du fleuve, ils se baignent dans ses ondes, comme il est à propos ; ils rassasient d’offrandes les Dieux et les mânes des ancêtres, ils versent dans le feu des libations de beurre clarifié, ils mangent comme de l’ambroisie ce qui reste des oblations, et goûtent, d’une âme joyeuse, le plaisir d’habiter la rive pure du fleuve saint.

Ils entourent de tous les côtés Viçvâmitra le magnanime, et Râma lui dit alors : « Je désire que tu me parles, saint homme, sur la reine des bruyantes rivières ; dis-moi comment est venue ici-bas cette Gangâ, le plus noble des fleuves, et la purification des trois mondes. »

Engagé par ce discours, le sublime anachorète, remontant à l’origine des choses, se mit à lui raconter la naissance du fleuve et sa marche : « L’Himâlaya est le roi des montagnes ; il est doué, Râma, de pierreries en mines inépuisables. Il naquit de son mariage deux filles, auxquelles rien n’était supérieur en beauté sur la terre. Elles avaient pour mère la fille du Mérou, Ménâ à la taille gracieuse, déesse charmante, épouse de l’Himâlaya. La