Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/31

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un fils, nommé Ançoumat, prince estimé par tout le monde et qui avait pour tout le monde une parole gracieuse.

« Ensuite et longtemps après, noble fils de Raghou, cette pensée naquit en l’esprit de Sagara : « Il faut, se dit-il, que je célèbre le sacrifice d’un açwa-médha.

« Dans cette contrée où le mont Vindhya et le fortuné beau-père de Çiva, l’Himalaya, ce roi des montagnes, se contemplent mutuellement et semblent se défier ; dans cette contrée, dis-je, Sagara le magnanime célébra son pieux sacrifice ; car c’est un pays grand, saint, renommé, habité par un noble peuple.

« Là, d’après son ordre, vint avec lui son petit-fils, le héros Ançoumat, habile à manier un arc pesant, habile à conduire un vaste char.

« Tandis que l’attention du roi était absorbée dans la célébration du sacrifice, voici que tout à coup un serpent sous la forme d’Ananta se leva du fond de la terre, et déroba le cheval destiné au couteau du sacrificateur. Alors, fils de Raghou, voyant cette victime enlevée, tous les prêtres officiants viennent trouver le royal maître du sacrifice, et lui adressent les paroles suivantes :

« Qui que ce soit qui, sous la forme d’un serpent, a dérobé le coursier destiné au sacrifice, roi, il faut que tu donnes la mort à ce ravisseur et que tu nous ramènes le cheval ; car son absence est dans la cérémonie une grande faute pour la ruine de nous tous. Accomplis donc ce devoir, afin que ton sacrifice n’ait aucun défaut. »

« Quand le prince eut écouté dans cette grande assemblée ces pressantes paroles de ses directeurs spirituels, il fit appeler devant lui ses soixante mille fils, et leur tint ce langage : « Je vois que ni les Rakshasas, ni