lac ; ensuite, une montagne appelée Rishyamoûka : dans ses forêts habite Sougrîva, personnage à la grande vigueur, qui peut changer de forme à sa fantaisie. Va le trouver : il est digne de tes hommages et mérite que tu l’honores d’un pradakshina.
« Heureusement pour toi, Râma, ce vertueux singe, nommé Sougrîva, fut renversé du trône par son frère en courroux, Bâli, fils du soleil. Depuis lors, ce héros magnanime, accompagné de quatre singes fidèles, habite la haute montagne Rishyamoûka, que la Pampâ embellit de sa fraîche lisière. Va sur-le-champ, fils de Raghou, et ne tarde pas à faire de lui ton ami : avec lui pour allié, je vois ton entreprise bientôt couronnée du succès. Lève-toi, homme pieux ; mets-toi en route à l’instant et va, tandis que le flambeau du soleil est allumé, t’aboucher avec le monarque reconnaissant des singes. »
« Que la félicité t’accompagne ! adieu ! » disent les deux Raghouides au glorieux Kabandha, qui planait dans le sein des airs.« Et vous aussi, allez, répondit le Dânava, pour le succès de l’affaire où vous êtes engagés. » Ainsi congédiés, les deux rejetons de Kakoutstha rendent leurs hommages à Danou et partent bien contents.
Hâtés par le désir de voir Sougrîva, les deux voyageurs traversent des lieux couverts de montagnes, dont les arbres étaient chargés de fruits doux comme le miel. Après une station d’une seule nuit sur le dos gazonné des montagnes, ces héros continuent leur voyage le premier jour dès l’aube naissante.
Enfin, quand ils eurent mesuré une longue route, ornée de bois variés, les deux Raghouides s’approchèrent du rivage occidental de la Pampâ.