Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/49

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ciel enfin servait Diti en tous les bons offices d’un vigilant domestique.

« Quand il se fut ainsi écoulé dix siècles, moins dix années, Diti joyeuse adressa, noble fils de Raghou, les mots suivants à la Déité aux mille yeux : « Je suis contente de toi, homme à la grande énergie : dix ans nous restent à passer, mon enfant ; mais alors, sois heureux ! il te naîtra de mon sein un noble frère : à cause de toi, mon fils, je veux faire de lui un héros ardent à la victoire. Uni à toi par le doux nœud de la fraternité, il te donnera certainement un royaume ! »

« Ensuite, quand elle eut ainsi parlé à Çakra, la céleste Ditî, à l’heure où le soleil arrive au milieu du jour, fut saisie par le sommeil à côté de ce Dieu travesti, et s’endormit, fils de Raghou, sans rien soupçonner, dans une posture indécente. À la vue de cette obscène attitude, qui rendait impure la sainte anachorète, Indra en fut ravi de joie et se mit à rire.

« Aussitôt le meurtrier du mauvais Génie Bala se glissa dans le corps mis à nu de cette femme endormie, et fendit en sept avec sa foudre aux cent nœuds le fruit qu’elle avait conçu. Puis il recoupa en sept chaque part du malheureux embryon ; lesquelles sept, noble Râma, lui résistaient chacune de toute sa force et pleuraient d’une voix plaintive.

« Tandis que le Dieu armé du tonnerre déchirait le fœtus avec sa foudre au sein de la mère, l’embryon pleurant, ô Râma, poussait de grands cris, et Ditî en fut réveillée.

« Ne pleure donc pas ! disait le fils de Vasou au fœtus éploré, et la foudre en même temps divisait l’embryon, malgré ses larmes. « Ne le tue pas ! s’écria Diti, ne le tue