toi, de qui la grandeur est sans mesure : accepte ce festin, qui sera digne de toi. Que ta majesté daigne recevoir l’hospitalité offerte ici par moi : tu es le plus noble des hôtes, ô roi, et je dois maintenant déployer tout mon zèle pour te fêter.
« À ces paroles de Vaçishtha, le roi maître de la terre, Viçvâmitra lui répondit ainsi : « C’est déjà fait ! tu m’as rendu complètement les honneurs de l’hospitalité avec ces racines et ces fruits, qui sont tout ce que tu possèdes, auguste et bienheureux solitaire, avec cette eau pour nettoyer mes pieds, avec cette onde pour laver ma bouche, et surtout avec ton saint visage, dont tu m’offres la vue. J’ai reçu ici de toute manière les honneurs d’une hospitalité digne : je m’en vais ; hommage à toi, resplendissant anachorète ! daigne jeter sur moi un regard ami !
« Mais, quoiqu’il parlât ainsi, Vaçishtha au cœur immense, à l’âme généreuse, n’en pressait pas moins le monarque de ses invitations plusieurs fois répétées.
« Eh bien ! soit ! répondit enfin à Vaçishtha le royal fils de Gâdhi ; qu’il en soit donc comme il te plaît, noble taureau des solitaires !
« Quand il eut ainsi parlé, le resplendissant Vaçishtha, le plus distingué entre ceux qui récitent la prière à voix basse, appela joyeux la vache immaculée, dont le pis merveilleux donne à qui trait sa mamelle toute espèce de choses, au gré de ses désirs.
« Viens, Çabalâ, dit-il, viens promptement ici : écoute bien ma voix ! J’ai résolu de composer un banquet hospitalier pour ce roi sage et toute son armée avec les nourritures les plus exquises : fournis-moi ce festin. Quelque mets délicieux que chacun souhaite dans les six