Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/60

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agiles à la course, pleins de vigueur, serrés en bataillons comme les fibres du lotus, armés de longues épées et de grands javelots, défendus sous des armes d’or comme leur cotte de mailles. Dans l’instant même, toute l’armée du roi fut consumée par eux, telle que par des feux dévorants.

« À la vue de son armée en flammes, Viçvâmitra le très-puissant de lancer contre l’ennemi ses flèches d’un esprit égaré et dans le trouble des sens.

« Ensuite, quand il vit ses bataillons éperdus, mis en désordre sous les traits du monarque, Vaçishtha aussitôt jeta ce commandement à sa vache : « Fais naître de nouveaux combattants ! »

« À l’instant, un autre mugissement produit les Kambodjas, semblables au soleil : les Pahlavas, des javelots à la main, sortent de son poitrail ; les Yavanas, de ses parties génitales ; les Çakas, de sa croupe ; et les pores velus de son derme enfantent les Mlétchas, les Toushâras et les Kirâtas.

« Par eux et dans l’instant même, fils de Raghou, cette armée de Viçvâmitra fut anéantie avec ses fantassins, ses chars, ses coursiers et tous ses éléphants.

« À la vue de son armée détruite par le magnanime solitaire, cent fils de Viçvâmitra, tous diversement armés, fondirent, enflammés de colère, sur Vaçishtha, le plus vertueux des hommes qui murmurent la prière, mais le grand anachorète les consuma d’un souffle. Un seul moment suffit au magnanime Vaçishtha pour les réduire tous en cendres : fils de Viçvâmitra, cavaliers, chars et fantassins.

« Quand il eut ainsi vu périr, héros sans péché, tous ses fils et son armée, Viçvâmitra, tout à l’heure si puis-