Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/63

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« Accompagné de son épouse, le fils de Kouçika était passé dans la contrée méridionale, où, se nourrissant de racines et de fruits, il avait embrassé une très-dure pénitence. Ce monarque brûlait d’envie, par l’émulation que lui inspirait Vaçishtha, de parvenir à l’état saint dans la caste des brahmes ; mais, se voyant toujours vaincu par l’énergie de l’unification en Dieu, que l’anachorète devait à ses austérités brahmiques, il s’enfonça dans la forêt des mortifications, et là, vaillant Râma, il se macéra d’une manière excellente : « Que je sois brahme ! » disait-il, ferme dans la résolution que sa grande âme avait conçue.

« Après mille années complètes, Râma, l’antique aïeul des mondes, Brahma, se présenta au fils de Gâdhi et lui adressa ces douces paroles : « Fils de Kouçika, tu es entré triomphalement au monde très-élevé des rois saints : oui ! cette pénitence victorieuse t’a mérité, c’est mon sentiment, le titre de Rishi entre les rois ! » À ces mots, l’auguste et resplendissant monarque des mondes quitta l’atmosphère et retourna, escorté par les Dieux, au ciel de Brahma.

« Réfléchissant aux paroles, qu’il venait d’entendre et baissant un peu la tête de confusion, Viçvâmitra, plein d’une vive douleur, se dit avec tristesse : « Après que j’ai porté le poids de bien grandes macérations, Bhagavat ne m’a appelé tout à l’heure que roi-saint : ce n’est pas là, certainement, le fruit auquel aspire ma pénitence ! »

« Il dit, et cet éminent anachorète d’une éclatante splendeur, maître excellemment de lui-même, s’astreignit de nouveau, Kakoutsthide, aux plus austères mortifications.

« Dans ce temps même vivait un roi, nommé Triçankou, dévoué à la justice comme à la vérité et né du sang