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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/65

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l’aspect d’un tchândâla, à la figure hideuse, les yeux couleur de cuivre, les dents saillantes et gangrenées de ce jaune qui passe à la nuance du noir, le corps affublé d’un vêtement noir dans la moitié inférieure, d’un vêtement rouge dans la moitié supérieure de la taille, n’ayant que des ornements de fer pour toute parure, et pour vêtement qu’une peau d’ours.

« Dès lors, solitaire et l’âme troublée, on vit errer ce roi, consumé le jour et la nuit par le cruel chagrin de la malédiction fulminée contre lui. — Dans sa détresse, il s’en alla trouver le secourable Viçvâmitra, cet homme si riche en macérations, qui exerçait à l’égard de Vaçishtha une magnanime rivalité.

« Cher Ikshwâkide, sois ici le bienvenu ! lui dit Viçvâmitra. Je connais ta grande vertu : je serai ton secours ; demeure ici dans mon ermitage. Je convoquerai ici pour toi, infortuné monarque, tous nos plus grands ascètes à la cérémonie du sacrifice offert pour l’accomplissement de ton brûlant désir. Tu me sembles déjà toucher le paradis avec ta main, ô le plus vertueux des monarques, toi que l’envie de parvenir au triple ciel a conduit vers moi. »

« Quand on eut apporté là tout l’appareil, le sacrifice commença. Ici, l’adhwaryou, ce fut le grand ascète Viçvâmitra ; ici, les prêtres officiants, ce furent des anachorètes les plus parfaits en leurs vœux.

« Le bienheureux Viçvâmitra, qui possédait la science des mantras, fit l’invocation pour amener les immortels habitants du triple ciel à la participation des choses offertes sur l’autel ; mais ces Dieux appelés ne vinrent pas recevoir une part dans les oblations. De là, tout pénétré de colère, ce grand et saint anachorète, éle-