fils tint ce langage au roi : « Je ne consentirai jamais à vendre l’aîné de mes fils, a dit le saint Kaçyapide ; eh bien ! sache que le plus jeune de nos fils est ainsi chéri de moi par-dessus tous les autres. Ainsi, prince, ces deux enfants seront exceptés. »
« À ces mots du brahmine, à ces mots de sa femme, Çounaççépha, celui de leurs fils que sa naissance plaçait au point médial entre ces deux termes, avança les paroles suivantes : « Mon père ne veut pas vendre l’aîné de ses fils, et ma mère ne veut pas te céder son dernier-né. Je pense que c’est dire : « Mais on veut bien te vendre celui qui est entre les deux ; ainsi, ô roi, emmène-moi d’ici promptement ! » Ensuite, le monarque ayant donné les cent mille vaches et reçu l’homme en échange pour victime, s’en alla, plein de joie.
« Après que Çounaççépha lui eut été remis, le roi, au milieu du jour, comme ses chevaux se trouvaient fatigués, fit halte près du lac Poushkara. Dans le temps qu’il était arrêté là, Çounaççépha, homme d’un grand jugement, s’approcha de ce tirtha saint, et, sur ses bords, il aperçut Viçvâmitra. Alors cet infortuné, le cœur déchiré par la douleur d’avoir été vendu et par la fatigue du voyage, s’avança vers l’anachorète, et, courbant la tête à ses pieds, lui dit : « Je n’ai plus ni père, ni mère, ni parents, ni amis : daigne sauver un malheureux, abandonné par sa famille et qui vient implorer ton secours. Veuille bien exécuter une chose telle que le roi fasse ce qu’il veut faire, et que je vive cependant, moi, qui me réfugie sous l’énergie de ta sainteté. »
« À ces mots du suppliant, Viçvâmitra le consola et dit à ses propres fils : « Voici arrivé le temps où les pères désirent trouver dans leurs fils une plus grande