Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/74

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langage : « Rishi-brahme, cesse dorénavant ces triomphantes macérations ; en effet, voici que tu as mérité, grâce à ta pénitence, le brahmarshitwat, ce grade si difficile à conquérir ! Laisse reposer maintenant tes indomptables macérations.

« À ces mots, Brahma s’en alla, escorté des Immortels, dont les chœurs avaient accompagné son auguste divinité. Quant à Viçvâmitra, élevé au rang supérieur de brahme et parvenu ainsi au comble de ses vœux, il parcourut la terre d’une âme juste et parfaite. »

Dès qu’il eut ouï ce long discours de Çatânanda, prononcé devant Râma et devant son frère Lakshmana, le roi Djanaka joignit alors ses mains et dit à Viçvâmitra : « C’est pour moi un bonheur, c’est une faveur du ciel, grand anachorète, que tu sois venu, accompagné du noble Kakoutsthide, assister à mon sacrifice. Ta seule vue enfante ici pour moi de bien nombreux mérites. »

Ensuite, quand l’aube eut rallumé sa lumière pure et quand il eut vaqué aux devoirs pieux du matin, le monarque vint trouver le magnanime Viçvâmitra et le vaillant fils de Raghou. Puis, lorsqu’il eut rendu à l’anachorète et aux deux héros les honneurs enseignés par le Livre des Bienséances, le vertueux roi tint ce discours à Viçvâmitra : « Sois le bienvenu ici ! Que faut-il, grand ascète, que je fasse pour toi ? Daigne ta sainteté me donner ses ordres, car je suis ton serviteur. »

À ces mots du magnanime souverain, Viçvâmitra, le sage, l’équitable, le plus distingué par la parole entre les hommes éloquents, répondit en ces termes : « Ces fils du roi Daçaratha, ces deux guerriers illustres dans le monde, ont un grand désir de voir l’arc divin, qui est