Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/78

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plus que prodigieux et n’avait pas encore été vu par moi. Sîtâ, ma fille, en donnant sa main à Râma, le Daçarathide, ne peut qu’apporter beaucoup de gloire à la famille des Djanakides ; et moi, j’accomplis ma promesse en couronnant par ce mariage une force héroïque. J’unirai donc à Râma cette belle Sîtâ, qui m’est plus chère que la vie même. »

Des courriers sont envoyés au roi d’Ayodhyâ.

Annoncés au monarque, les messagers, introduits bientôt dans son palais, virent là ce magnanime roi, le plus vertueux des rois, environné de ses conseillers ; et, réunissant leurs mains en forme de coupe, ils adressent, porteurs d’agréable nouvelle, ce discours au magnanime Daçaratha : « Puissant monarque, le roi du Vidéha, Djanaka te demande, à toi-même son ami, si la prospérité habite avec toi et si ta santé est parfaite, ainsi que la santé de tes ministres et celle de ton pourohita. Ensuite, quand il s’est enquis d’abord si ta santé n’est pas altérée, voici les nouvelles, qu’il t’annonce lui-même par notre bouche, cet auguste souverain, aux paroles duquel Viçvàmitra s’associe : — « Tu sais que j’ai une fille et qu’elle fut proclamée comme la récompense d’une force non pareille ; tu sais que déjà sa main fut souvent demandée par des rois, mais aucun ne possédait une force assez grande. Eh bien ! roi puissant, cette noble fille de moi vient d’être conquise par ton fils, que les conseils de Viçvàmitra ont amené dans ma ville.

« En effet, le magnanime Râma a fait courber cet arc fameux de Çiva, et, déployant sa force au milieu d’une grande assemblée, l’a brisé même par la moitié. Il me faut donc maintenant donner à ton fils cette main de Sîtâ, récompense que j’ai promise à la force : je veux dégager