Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/90

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royale était remplie de citadins, la voix épanchée en bénédictions et le visage tourné vers le roi, qui fit ainsi pompeusement sa rentrée dans la ville et dans son palais.

Kàauçalyà, et Soumitrâ, et Kêkéyi à la taille charmante, et les autres dames, qui étaient les épouses du monarque, reçurent les nouvelles mariées avec une politesse attentive.

Dès lors, comblées de joie, trouvant le bonheur dans le bien et l’amour de leurs maris, elles commencèrent à goûter chastement le plaisir conjugal. Mais ce fut surtout la belle Mithilienne, fille du roi Djanaka, qui, plus que les autres, sut charmer son époux. Après que l’hymen eut joint Râma d’un chaste nœud à cette jeune fille aimée, d’un rang égal au sien, d’une beauté, à laquelle rien n’était supérieur, ce fils d’un roi saint en reçut un grand éclat, comme un autre invincible Vishnou de son mariage avec Çrî, la déesse même de la beauté.

Or, après un certain laps de temps, le roi Daçaratha fit appeler son fils Bharata, de qui la noble Kêkéyi était mère, et lui dit ces paroles : « Le fils du roi de Kékaya, qui habite ici depuis quelque temps, ce héros, ton oncle maternel, mon enfant, est venu pour te conduire chez ton aïeul. — Il te faut donc t’en aller avec lui voir ton grand-père : observe à ton aise, mon fils, cette ville de ton aïeul. »

Alors, dès qu’il eut recueilli ces mots du roi Daçaratha, le fils de Kêkéyî se disposa à faire ce voyage, accompagné de Çatroughna. Son père le baisa au front, embrassa même avec étreinte ce jeune guerrier, semblable au lion par sa noble démarche, et lui tint ce langage devant sa cour assemblée :