Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/105

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Râma connaisse et qui mette la joie dans son cœur. »

À ces mots, Sîtâ, regardant tout le gracieux tissu de ses cheveux entrelacés dans une tresse, délia sa longue natte et donna au singe Hanoûmat le joyau qui retenait la chevelure attachée : « Donne-le à Râma, » dit cette femme, semblable à une fille des Immortels. Le noble singe reçut le bijou, s’inclina pour saluer, décrivit un pradakshina autour de Sîtâ et se tint à côté, les mains réunies aux tempes. « Adieu ! lui dit-il, femme aux grands yeux ; ne veuille pas t’abandonner au chagrin ! »

Salué, au moment de son départ, avec des paroles heureuses, quand le singe eut incliné sa tête devant Sîtâ et se fut éloigné d’elle, il fit ces réflexions : « Il reste peu de chose dans cette affaire ; j’ai vu la princesse aux yeux noirs : mettant de côté les trois moyens[1], qui sont dans l’ordre avant le quatrième, c’est à mes yeux celui-là que je dois employer.

« Oui ? Je ne vois que l’énergie maintenant pour dénouer ce nœud : après que j’aurai tué quelque héros éminent des Rakshasas, viendra ensuite, de manière ou d’autre, le tour des moyens amiables.

« Je détruirai donc, comme le feu dévore une forêt sèche, tout le magnifique bocage de ce roi féroce ; bocage, riche de lianes et d’arbres variés ; bocage, le charme de l’âme et des yeux, semblable au Nandana lui-même ! Et ce parc dévasté allumera contre moi la colère du monarque. »

À ces mots, le vaillant Hanoûmat de saccager ce bos-

  1. Oupâyas, moyens de succès au nombre de quatre pour réduire l’ennemi : l’action de semer la division, la conciliation, les présents et les mesures de rigueur.