Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/190

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prince habile dans toutes les affaires soumises à la délibération d’un conseil, tint ce langage utile à Râma, mais funeste à Râvana ; discours aux excellentes idées et tissu même avec la substance de la raison :

« Mes quatre compagnons, d’une vigueur sans mesure, Anala, Hara, Sampâti et Praghasa, sont allés, au moyen de la magie, dans la ville de Lankâ et sont revenus ici près de moi dans l’intervalle d’un clin d’œil seulement. Changés en oiseaux, ils sont tous entrés dans la cité de l’ennemi, et, visitant ses quartiers, ils ont vu toutes les dispositions faites pour la défense. »

Aussitôt ouïes les paroles qu’avait dites ce frère puîné de Râvana, le Raghouide tint ce langage dans le but d’opposer victorieusement la force à la force des ennemis. « Environné de plusieurs milliers des plus grands héros simiens, que Nîla le singe fonde sur Prahasta le Rakshasa. Qu’appuyé d’une armée formidable, Angada, fils de Bâli, courre à la porte méridionale sur Mahâpârçwa et Mahaudara. Que le fils du Vent à la magnanimité sans mesure enfonce la porte du couchant et pénètre dans la ville, escorté par une foule de singes !

« Quant à moi, me réservant la mort de Râvana, cet Indra puissant des Rakshasas, je forcerai, secondé par le Soumitride, la porte septentrionale de la ville. Enfin que Sougrîva, le roi des singes, et le monarque des ours, et le frère puîné de l’Indra même des Rakshasas se tiennent prêts à charger le corps d’armée posté au milieu de la ville.

« Je défends à tous les simiens de prendre une forme humaine dans la bataille, afin que tous conservent les moyens de se reconnaître au milieu de la mêlée dans leurs