Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/265

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de son arc, et les harpons, et les massues, et les moushalas enflammés, au tranchant de tonnerre. On en voit sortir, impétueux et divers, les marteaux de guerre, les maillets d’armes, les cimeterres et les foudres allumées, comme les vents sortent des nuages à la retraite de l’hiver.

Mais soudain, le plus habile entre ceux qui savent lancer une flèche, le Raghouide à la splendeur éclatante, de frapper le trait de Râvana avec un trait supérieur, celui des Gandharvas. À la vue de son trait vaincu par le magnanime Râma, le monarque tout flamboyant de lumière en décocha un autre, le Piçâtchide. Aussitôt les tchakras vastes, embrasés, à la fougue épouvantable, s’envolent de l’arc du Rakshasa aux dix têtes. Le ciel était rempli de ces armes ignées, qui se ruaient toutes à la fois : on aurait dit que le soleil, la lune et les planètes tombaient des mondes du Swarga.

Mais soudain Râma de trancher à la face des armées ces disques terribles et les armes diverses que lui adresse le vigoureux Démon. À peine eut-il vu surmonter la puissance de son trait, le monarque des Yâtavas blessa le Raghouide avec dix flèches dans tous les membres. Cruellement percé de ces dards aigus en tout le corps, ce guerrier d’une céleste vigueur n’en fut pas même ébranlé quelque peu. Sa colère en fut excitée au plus haut point, et ce héros, accoutumé à vaincre dans les batailles, ficha des traits aigus dans tous les membres du terrible Démon.

Dans cette conjoncture, le puissant Lakshmana prit avec colère sept flèches, et, d’une main vigoureuse, il envoya ces dards à la grande fougue trancher le drapeau du resplendissant monarque, dans le champ duquel une tête d’homme se détachait pour insigne. Puis, avec un seul