Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/268

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la vie au Démon, recommença contre lui un combat des plus tumultueux avec des flèches bien aiguisées.


Après que le noctivague eut livré cette terrible bataille au Raghouide, il s’écarta un peu du combat, fatigué de cette lutte, et se reposa. Alors, mettant à profit ce moment de répit que lui donnait la retraite de son ennemi, Râma, ayant relevé dans son sein la tête de son frère, se mit, plein de tristesse, à pleurer d’une manière touchante son Lakshmana aux signes heureux : « Hélas ! mon frère ! toi que j’aimais d’un amour infini ! Hélas ! mon frère ! toi qui étais ma vie ! Renonçant à tous les plaisirs, tu m’avais suivi dans la forêt. Là, inspiré sans cesse par la tendresse fraternelle, tu fus toujours mon consolateur quand le malheur fondit sur moi, quand le rapt de Sîtâ m’eut rempli de chagrin : « Je vaincrai, disais-tu, le monarque des Rakshasas et je ramènerai ta Mithilienne ! » Où t’en es-tu allé, Soumitride aux longs bras, si dévoué à ton frère ? »

Ensuite le monarque des simiens, Sougrîva à la grande science, réunissant les mains en coupe, dit ces mots à Râma, noyé dans sa douleur : « Ne conçois pas d’inquiétude à l’égard du Soumitride ; abandonne, guerrier aux longs bras, abandonne ce chagrin et ne te laisse pas abattre. En effet, il est un médecin nommé Soushéna ; qu’il vienne examiner le fils de Soumitrâ, ton frère bien-aimé… »

Celui-ci venu se mit à examiner Lakshmana de tous les côtés.

Puis, quand il eut promené son examen sur tous les membres et sur les sens intimes du malade, Soushéna tint ce langage à l’aîné des Raghouides :