Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/29

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ce gouffre de la terre, espérant y trouver de l’eau. Mais la vue de cette admirable, céleste et fortunée caverne, d’un parcours impraticable, a redoublé la peine, le trouble et l’aliénation de notre âme.

« À qui donc appartiennent ces beaux arbres d’or, embaumés de suaves parfums et qui, chargés de fleurs et de fruits d’or, resplendissent à l’égal du soleil adolescent ? À qui ces racines, ces fruits, ces mets délicats et purs ? À qui ces chars d’or et ces maisons d’argent, aux fenêtres d’or, aux vitres de perles ? Par la puissance de qui ces arbres faits d’or ont-ils obtenu le don merveilleux de végéter ? Comment trouve-t-on ici des lotus d’une telle richesse et d’un parfum si doux ? Qui a pu faire que ces poissons d’or nagent dans ces limpides ondes ? Veuille bien, dans notre ignorance à tous, veuille bien nous raconter exactement qui tu es et de quelle dignité est revêtu le maître de cette immense caverne ? »

À ces mots d’Hanoûmat, la pénitente, fidèle à suivre le devoir et qui trouvait son plaisir dans celui de toutes les créatures, lui répondit en ces termes : « Jadis il fut un prince des Dânavas, savant magicien, doué d’une grande vigueur et nommé Maya : ce fut par lui que fut construite entièrement cette caverne d’or avec l’art de la magie. Il était dans les temps passés le Viçvakarma des principaux Dânavas, et ce palais superbe d’or massif fut bâti de ses mains. Il pratiqua mille années la pénitence dans la grande forêt, et le père des créatures le récompensa par le don merveilleux d’une force égale entièrement à la force même d’Ouçanas.

« Alors, exempt de la mort, plein d’une vigueur formidable, maître souverain de toutes les choses qu’il pouvait désirer, il habita quelque temps au sein des plaisirs