Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/293

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Les mélodieuses voix des Immortels joyeux criaient au milieu des airs : « Bien ! bien ! » et s’associaient dans les éloges de Râma. Nârada, Toumbourou, Gârgya, Hâhâ, Hoûhoû et Soudâma, ces rois des Gandharvas, chantèrent eux-mêmes devant le Raghouide victorieux. Ménakâ, Rambhâ, Ourvaçî, Pantchatchoûdâ et Tilauttamâ, ces nobles Apsaras, dansèrent, elles cinq, devant le Kakoutsthide, joyeuses de la mort qu’il avait infligée au Démon.

Râma, que la mort de Râvana, tué de sa main, transportait de la joie la plus vive, dit alors ces paroles polies à Sougrîva, de qui les désirs étaient remplis, à son ami Angada, à Lakshmana, à Vibhîshana, enfin à tous les généraux des ours et des singes :

« Grâce à la force et au courage de vos excellences, grâce à la vigueur de vos bras, le voici mort ce Râvana, le monarque des Rakshasas, qui fit tant pleurer le monde ! Aussi longtemps que le monde subsistera, les hommes s’entrediront le haut fait si prodigieux que vous avez accompli et qui ajoute beaucoup à vos gloires ! »

Râma, les charmant de sa voix, répéta deux et trois fois cette pensée, et rappela aux singes et aux ours différentes choses, et justes, et convenables, qu’ils avaient faites dans la guerre.

À ces mots du Raghouide, ils répondent joyeux : « Ta splendeur seule a consumé ce criminel et ses généraux. Où trouver en nous, gens de peu de vigueur, assez de force pour accomplir dans les combats un fait immense comme ce qui fut exécuté par toi, noble Raghouide ! »

Ainsi honoré par eux de tous les côtés, ce monarque de la terre éclatait en splendeur, comme Indra le fortuné, recevant les hommages des grands Dieux. Ensuite, le vent revint au calme, les dix points cardinaux se firent