Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/31

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ces joyeux habitants des bois : « Pour quelle affaire ? à cause de qui êtes-vous donc venus dans ces routes difficiles ? Comment avez-vous été conduits à visiter cette caverne impénétrable ? Si vous avez ranimé votre langueur avec ce festin de racines, si la chose est telle que je puisse l’entendre, je désire la connaître : ainsi, parlez, singes ! »

À ces mots de la pénitente, Hanoûmat, le fils du Vent, se mit à lui conter leur mission avec franchise et dans toute la vérité. « Le fortuné fils du roi Daçaratha, ce Râma, le monarque du monde entier, ce Râma, semblable à Varouna ou tel que le grand Indra, était venu s’établir dans la forêt Dandaka avec Lakshmana, son frère, et Sîtâ, sa royale épouse. Mais Râvana, abusant de la force, enleva cette princesse dans le Djanasthâna. Le monarque des héros quadrumanes, héros lui-même, un docte singe, ami de Râma (on l’appelle Sougrîva), nous a fait partir, environnés de ces vaillants simiens, desquels Angada est le chef, pour sonder la plage méridionale où circule l’étoile Agastya et qu’Yama couvre de sa protection.

« Cherchez, tels sont les ordres, qu’il nous a donnés, cherchez tous de concert ce démon Râvana, qui change de forme à volonté, et sa captive Sîtâ, née dans le Vidéha.

« Nous tous alors de fouiller entièrement la région du midi, mais en vain ; ni Sîtâ la Vidéhaine, ni Râvana son tyran, ne s’offrit à nos regards. Enfin, épuisés de fatigue, dévorés par la faim, consumés par la soif, déchirés par la crainte de Sougrîva, nous cherchons un abri au pied des arbres, tous le visage sans couleur, tous plongés dans nos réflexions, sans trouver nulle part un moyen pour aborder à la rive ultérieure de ce vaste océan d’in-