Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/316

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cien souverain de la terre fut pénétré d’une immense joie à la vue de ses deux fils, qu’il préférait au souffle même de sa vie.

Le roi Daçaratha dit à son fils ces mots, qui débutaient par le flatter : « Séparé de toi, Râma, je n’attache pas un grand prix au Swarga ni au bonheur d’habiter avec les princes des Dieux. Certes, heureuse est-elle cette Kâauçalyâ, qui te verra joyeuse rentrer dans ton palais, victorieux de ton ennemi et dégagé de ton vœu ! Certes, heureux sont-ils ces hommes qui te verront bientôt, Râma, de retour dans ta ville et sacré dans ton empire comme le monarque de la terre ! Heureux aussi lui-même ce Lakshmana, ton frère, si dévoué au devoir ; lui de qui la gloire est montée jusqu’au ciel et couvre à jamais la terre ! Ta Vidéhaine est pure, mon fils, elle connaît le devoir et tient ses yeux toujours attachés sur le devoir.

« Ce qui existe, soit en mal, soit en bien, dans l’univers entier, est à la connaissance des Dieux ; et moi, que voici devant toi, Daçaratha, ton père, j’atteste sa pureté moi-même !

« Tu as vu, héros, quatorze années s’écouler pendant que tu habitais pour l’amour de moi les forêts, en compagnie de ta Vidéhaine et de Lakshmana. Ton séjour dans les bois est donc aujourd’hui une dette acquittée et ta promesse est accomplie. Ta piété filiale a sauvegardé, mon fils, la vérité de ma parole, et la mort de Râvana, immolé de ta main dans la bataille, a satisfait les Dieux. Maintenant, paisible avec tes frères dans ton royaume, goûte le bonheur d’une longue vie. »

Au roi des hommes, qui parlait ainsi, Râma fit cette réponse, les mains réunies en coupe : « Je suis heureux de voir que ta majesté, objet naturel de ma vénération,