flamboyant, s’éleva dans son char vers le monde d’Indra. Il suivait le chemin fréquenté par les Dieux ; et, ses regards baissés vers la surface de la terre, il s’éloignait, sans quitter des yeux le visage de son fils aussi beau que l’astre des nuits.
Tandis que le Kakoutsthide déifié s’en allait, Indra, au comble de la joie, dit ces mots à Râma, qui se tenait devant lui, ses mains réunies en coupe à ses tempes : « Ce n’est jamais en vain qu’on nous a vus, monarque des hommes ; nous sommes contents : dis-moi donc ce que ton cœur désire. »
À ces mots, le Raghouide, d’une âme sereine, lui fit joyeux cette réponse : « Si je t’ai plu, Dieu, souverain du monde entier des Immortels, je vais te demander une grâce ; daigne me l’accorder. Que tous les singes, qui, vaincus dans ces combats, sont tombés à cause de moi dans l’empire d’Yama, ressuscitent, gratifiés d’une vie nouvelle. Que des ruisseaux limpides coulent dans ces lieux où sont les singes et qu’il naisse pour eux des racines, des fruits et des fleurs dans le temps même qui n’en est point la saison. »
À ces mots du magnanime, le grand Indra lui répondit en ces termes dictés par la bienveillance : « Tu désires le salut des héros, tes amis, et des guerriers, qui te sont venus en aide, c’est un vœu qui te sied, fils chéri de Kâauçalyâ, et qui est digne de toi. Néanmoins, cette immense faveur dont tu parles, mon ami, qu’on rende les morts à la vue des vivants, aucun autre que toi, guerrier aux longs bras, ne le fera jamais dans les mondes eux-mêmes des Immortels ; mais, à cause de la parole qui te fut dite par moi, il en sera aujourd’hui même ainsi. Ours, golângoulas, gens du peuple et chefs, tous les