Hanoûmat lui tint de nouveau ce langage : « Ta sainteté nous a parfaitement accueillis, moi et tous mes habitants des bois ; tu nous as traités avec les honneurs de l’hospitalité, et notre accablante fatigue est maintenant dissipée. Nous t’avons fait connaître dans sa vérité la cause de notre voyage et raconté comment nous étions occupés à la recherche de Sîtâ la Vidéhaine. Le monarque des singes nous a fixé lui-même, en présence des quadrumanes, une limite de temps : « Une fois le mois accompli, revenez ! autrement, je punirai de mort tout retardataire ! »
« Tel est, noble dame, l’ordre que nous avons reçu du maître. Sans doute les singes, à la marche légère, ont déjà fouillé toutes les autres plages. Mais nous, à qui la région du midi fut assignée par Sougrîva, cet antre ouvert s’offrit à nos yeux, après que nous eûmes couru de tous les côtés à la ronde. Entrés étourdiment ici pour continuer la recherche de Sîtâ, nous n’y voyons pas, femme à la jolie taille, un chemin de sortie qui nous mène dehors. »
À ce langage d’Hanoûmat, alors tous les singes, joignant les mains pour l’andjali, disent à la pénitente, fidèle à suivre le devoir :
« Depuis que nous promenons çà et là nos courses sous les voûtes de cet antre obscur, le temps qui nous fut accordé par le magnanime Sougrîva a franchi déjà sa limite. Veuille donc nous conduire tous hors de ces lieux, car le roi Sougrîva, outre qu’il est sévère, met ses plus grands soins à plaire au noble fils de Raghou. Nous avons à terminer, sainte anachorète, une laborieuse affaire, que nos longues erreurs dans ces lieux nous ont empêchés d’accomplir.