Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/57

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tences de nous tous. » À peine eut-il recueilli ce langage, que lui tenaient Angada et l’assemblée des quadrumanes, le grand singe ayant salué ceux à qui cet hommage était dû, se mit à dilater ses proportions naturelles.


Ce fortuné prince, de qui la main terrassa toujours ses ennemis, Hanoûmat, environné des singes, monta sur le Mahéndra.

Quand le singe pressa de ses deux pieds la noble montagne, elle rendit un mugissement : tel, dans sa colère, un grand éléphant qu’un lion a blessé. Les hauteurs brisées du sommet vomirent des ruisseaux pleins d’écume, les éléphants et les singes tremblèrent, la tige des grands arbres fut ébranlée. Écrasés dans le creux des rochers, où ils repairent, les serpents au venin mortel jettent de leur gueule un feu mêlé de fumée et une flamme épouvantable.

Le noble singe, debout sur le sommet de la montagne, brillait alors, tel que Vishnou sur le point de franchir le monde en trois pas. Là, désireux de voir cette merveille et conduits par une vive curiosité, se rassemblent de tous côtés les Dieux, les Gandharvas, les Siddhas et les saints du plus haut rang, les animaux qui vivent sur la terre, ceux qui habitent au sein des mers, ceux qui nichent sur le tronc des arbres et ceux qui repairent dans le creux des rochers.

Pour obtenir une bonne traversée de la grande mer, le singe aux longs bras de s’incliner avec recueillement, ses mains réunies aux tempes, en l’honneur des Immortels, du soleil et de la lune, de Mahéndra, du Vent, de Çiva, de Swayambhou, de Skanda, le Dieu qui préside à la guerre, d’Yama et de Varouna, de Râma, de Lakshmana,