Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/71

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elle un nouveau regard, observa tels et tels gestes, d’où il conclut que ce n’était point Sîtâ.

Le singe à la grande vigueur fouilla tout le palais de Râvana, sans rien omettre, et ne vit point la Djanakide. Ensuite la crainte d’avoir manqué au devoir lui inspira cette pensée :

« Sans doute cette vue que j’ai promenée dans leur sommeil sur les épouses d’autrui, au milieu de son gynæcée, est une infraction énorme au devoir. En effet, il n’entre pas dans les choses permises à mes yeux de voir les épouses d’un autre, et j’ai parcouru ici de mes regards tout ce gynæcée d’autrui. » Puis il naquit encore cette réflexion dans l’esprit du magnanime, lui de qui la pensée avait pour unique fin sa commission et de qui le regard n’avait pas vu là autre chose que le but de son affaire : « J’ai considéré à mon aise, dans toute son extension, le gynæcée de Râvana, et mon âme n’en a conçu rien d’impur. En effet, la cause d’où procèdent les mouvements de tous les organes des sens est dans les dispositions bonnes ou mauvaises de l’âme, et la mienne est bien disposée. D’ailleurs il m’était impossible de chercher la Vidéhaine autre part : où trouver les femmes que l’on cherche si ce n’est toujours parmi les femmes ? »

Ensuite, brûlant de voir Sîtâ, le Mâroutide Hanoûmat de continuer ses recherches au milieu du palais, dans les maisons ou berceaux de lianes, dans les salles de tableaux, dans les chambres de nuit ; mais il ne vit pas encore là cette femme au charmant visage.

Hanoûmat, le fils du Vent, se remet à visiter, montant, descendant, s’arrêtant ici, marchant là, toutes les différentes salles consacrées à boire, les maisons où l’on garde les fleurs, les salles diverses de tableaux, les mai-