Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Ce prince vertueux, qui a l’énergie de la vérité, qui est le Devoir même incarné, qui trouve son plaisir dans le bonheur de toutes les créatures, qui est le défenseur et le donateur de tous les biens, vigoureux comme le vent, invincible comme le grand Indra, aimé du monde comme la lune et resplendissant comme le soleil ; ce roi, chéri de tout l’univers, semblable à Kouvéra, et qui possède autant de courage qu’il en est dans Vishnou à la force immense ; ce monarque, sur la bouche duquel réside la vérité ; ce Râma à la voix douce comme celle de Vrihaspati, et beau, joli, charmant comme l’Amour, qui s’est revêtu d’un corps ; ce magnanime, qui a dompté la colère en lui-même, c’est le plus intrépide guerrier et le plus grand héros du monde ! Sous l’ombre de son bras l’univers entier repose, et, dans un prochain combat il va tuer de ses dards enflammés de fureur, comme des serpents gonflés de leurs poisons, ce Râvana par qui tu fus enlevée de ton ermitage vide, un jour qu’il en eut fait écarter ce vigoureux fils de Raghou, sous les apparences mensongères d’une gazelle ! Tu verras donc bientôt ce méchant goûter le fruit de son action ! Envoyé par ton époux, je me présente ici devant tes yeux en qualité de son messager : ta séparation d’avec lui brûle son cœur de chagrin ; il te souhaite une bonne santé !

« Sous peu de temps, accompagné de Lakshmana et de Sougrîva, tu verras venir ici ton Râma au milieu des singes par dix millions comme Indra au milieu des Maroutes. Je suis le singe appelé Hanoûmat, le conseiller de Sougrîva et le messager de Râma, ce héros infatigable et ce lion des rois. J’ai franchi la grande mer et je suis entré dans la cité de Lankâ.

« Je ne suis pas ce que tu penses, reine : abandonne ce