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Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/157

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cantile. Forbonnais disparaît de la scène après l’avènement de Louis XVI : puis il s’éteint en 1800 membre de l’Institut et réconcilié avec le physiocrate Dupont de Nemours, avec lequel, à ce moment là, il écrit dans le journal l’Historien. Il avait traduit, en 1753, un ouvrage espagnol fort estimé de Jérôme Ustariz, où les doctrines mercantiles avaient été poussées à l’extrême[1].

Nous ne terminerons pas ce chapitre sans citer l’Essai sur les monnaies ou Réflexions sur le rapport entre l’argent et les denrées, de Dupré de Saint-Maur, paru sans nom d’auteur en 1746. On y trouve d’excellents développements sur la valeur de marchandise que le métal conserve après le monnayage et en dépit de toutes les ordonnances qui statuent sur sa valeur légale. Dupré de Saint-Maur, embrassant une longue période de près d’un siècle et demi, constatait cependant que les grains n’avaient pas suivi tout à fait renchérissement des espèces, c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas enchéri en exacte proportion avec l’avilissement de la livre[2].

À distance, aussi, nous nous imaginons trop peu les immenses progrès que l’industrie française avait réalisés au cours de ce XVIIIe siècle si fécond en enthousiasmes et en contrastes. La vieille noblesse avait secondé ce mouvement

  1. Teorica y pratica del comercio y marina, publié en 1724. — À rapprocher d’Ustariz le mercantiliste Ulloa, auteur de Restablecimiento de las fabricas y comercio espanol, 1740. — Sur l’histoire économique de l’Espagne sous Philippe II et ses successeurs, nous recommandons d’une manière particulière les études documentées de M. Ansiaux parues dans la Revue d’économie politique, numéros de juin et décembre 1893, sous le titre Histoire économique de la prospérité et de la décadence de l’Espagne aux XVIe et XVIIe siècles. — Voyez aussi dom Souben, Causes de la décadence espagnole aux XVIe et XVIIe siècles, dans la Controverse et le Contemporain, numéro du 15 septembre 1886, et Castelot, Coup d’œil sur la littérature économique de l’Espagne, dans le Journal des Économistes, numéro de mars 1901.
  2. Michel Chevalier, dans son traité De la Monnaie de 1850, fait de très nombreux et très justes emprunts à Dupré de Saint-Maur. Quesnay avait cité très fréquemment Dupré de Saint-Maur, à propos de statistique (population, récoltes en céréales, etc.). Voyez, entre autres, l’article Fermiers de Quesnay (dans les Œuvres économiques de Quesnay publiées par Oncken, P. 172).