intitulait son principal ouvrage : Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques.
Or, aux yeux des physiocrates, les institutions essentielles qui découlent ainsi de la nature sont :
I. — La société elle-même.
C’est la nature qui a fait l’homme sociable et qui impose les lois constitutives de toute société. « L’homme, dit Quesnay, ne peut pas plus constituer l’ordre naturel qu’il ne peut se créer lui-même. Les lois constitutives de la société ne sont pas d’institution humaine… Il n’y a donc point à disputer sur la puissance législative quant aux premières lois constitutives des sociétés, car elle n’appartient qu’au Tout-Puissant, qui a tout réglé et tout prévu dans l’ordre général de l’univers[1]. » Cette vérité là n’était sans doute ni bien originale, ni bien neuve, et il ne s’était pas trouvé un seul philosophe chrétien qui ne l’eût enseignée : cependant, au moment où Rousseau allait lancer son Contrat social après son Discours sur l’inégalité des conditions, il était bon de multiplier les affirmations contraires ;
II. — La propriété, considérée comme fondement de l’ordre social.
« Que la propriété des biens-fonds et des richesses mobilières, disait Quesnay, soit assurée à ceux qui en sont les possesseurs légitimes : car la sûreté de la propriété est le fondement essentiel de l’ordre économique de la société[2]. » Pour défendre la propriété, Quesnay insistait sans doute beaucoup, et d’une manière peut-être un peu exclusive, sur l’argument économique de l’utilité sociale ; mais cet argument ne perd rien de sa valeur propre, malgré le concours que d’autres arguments viennent lui donner.
- ↑ Despotisme de la Chine, § 1.
- ↑ Maximes générales, IVe maxime.
n’apparaît qu’assez tard dans son œuvre économique (septembre 1765) ; elle ne tient aucune place, soit dans l’article Grains (1757), qui renferme déjà toutes les idées maîtresses de son système, soit dans le Tableau économique et dans les Maximes générales qui l’accompagnent ».