historien et même économiste, avait séjourné en France assez longtemps. Toutefois ses Essais, parus en 1752, sont antérieurs aux premières publications de l’école physiocratique. Ils portent sur le commerce, le luxe, l’argent, l’intérêt de l’argent, les impôts, le crédit public, la balance du commerce, la jalousie commerciale, et la population des nations anciennes. Hume a fort justement pensé qu’une nation a intérêt à être entourée, non pas de nations pauvres, mais de nations riches, qui puissent lui acheter ses produits, et il a engagé solidement la lutte contre le mercantilisme. Ses notions sur la monnaie sont exactes : il ne croit pas, par exemple, que ce soit la quantité de la monnaie qui fasse varier le taux de l’intérêt[1] ; il estime aussi que les variations de prix qui résultent d’un accroissement des existences monétaires, sont lentes, qu’elles ne portent pas proportionnellement sur le prix des denrées et sur le prix de la main-d’œuvre, et qu’elles se combinent avec les variations que présente l’activité de l’industrie et du commerce. Mais Hume n’est pas favorable à l’usage des billets de banque et des papiers de crédit, dont la multiplication, selon lui, doit faire hausser les prix des choses et décourager l’industrie.
Hume était un ami et admirateur d’Adam Smith, et nul doute qu’il ait exercé sur lui la plus profonde influence[2].
Un des prédécesseurs de ce dernier à la chaire de philosophie morale de l’Université de Glasgow, Hutcheson (1694-1747), avait effleuré aussi quelques problèmes d’économie politique dans son traité de philosophie morale, écrit en latin et paru en 1745. Le chapitre De rerum pretio énonce les causes de la cherté plus ou moins grande des choses et touche quelque peu aussi à la question monétaire, mais le tout sans s’élever au dessus de ce que les scolastiques et