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Un écrivain contemporain, Adam Ferguson, dans son Essay on the history of civil society (1767), avait eu également quelques excellentes pages sur des sujets économiques[1] : nous ne faisons que le mentionner.

Faut-il faire, dans cette rapide nomenclature, une place à part à sir James Denham Steuart[2] ? Peut-être, sinon pour l’exactitude de toutes les théories qu’il a professées, au moins pour le dessein qu’il a eu de donner, avec son Inquiry into principles of political economy, un traité méthodique et complet. L’ouvrage, paru en 1770, a cinq parties : la première traité de la population, laquelle ne peut s’accroître qu’à raison de l’accroissement des subsistances ; la deuxième, du commerce et de l’industrie avec un fâcheux retour à la théorie de la balance dû commerce ; la troisième, des monnaies ; la quatrième, de l’intérêt et du crédit ; la cinquième, de l’impôt. Le livre consacré à la monnaie est précieux, par les renseignements historiques qu’il fournit et par les saines réflexions qui y sont exprimées[3].

Un mouvement analogue se manifestait partout dans les esprits, comme à la veille d’une fermentation générale. Obligé de nous borner, nous ne citerons guère que des noms.

En Italie[4], outre Galiani et son traité Della moneta, c’est Bandini, de Sienne, dont le Discorso sulla Maremma

  1. M. Leroy-Beaulieu, dans son Traité théorique et pratique, en cite un passage sur la division du travail. Mac-Culloch, dans ses Principes d’économie politique, y a fait de larges emprunts à propos de la propriété et de la production (1. I, ch. I et II). — Sur Ferguson, voyez Adam Ferguson et ses idées politiques et sociales, dans le numéro de décembre 1898 du Journal des Économistes.
  2. Sir James Denham Steuart (1712-1780), compromis dans le dernier soulèvement des Stuart, en 1745, contre la branche d’Orange, se réfugia en France et habita longtemps Angoulême.
  3. « Ce n’est pas, dit-il, la quantité de monnaie qui détermine les prix, mais bien la proportion relative entre les marchandises et les besoins des hommes… Il faut donc distinguer la monnaie du prix. »
  4. Sur l’économie politique en Italie jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, on peut lire avec fruit la préface que Wolowski a mise à la traduction de l’Économie