qui était atteint avec les cours de 73 sh. le quarter (40 fr. 15 les 100 kil.). C’était un immense progrès.
Sir Robert Peel (1788-1850) était le fils d’un grand industriel qui avait gagné une immense fortune dans les cotons. Il débuta dans la politique à l’âge de vingt et un ans, comme député à la Chambre des communes, où il représenta d’abord un bourg pourri d’Irlande, qui n’avait que douze électeurs, et ensuite l’Université d’Oxford. Il fit partie de plusieurs ministères, à partir de 1821. Peel, qui appartenait au parti tory, avait longtemps combattu les mesures que préconisait Huskisson. Partisan du cours forcé des billets de banque, il n’ouvrit les yeux qu’en 1819, au moment où son opinion succombait définitivement. Il fut longtemps aussi l’adversaire de l’émancipation des catholiques, qu’il finit cependant par insérer dans son programme. Il a attaché son nom à deux grandes réformes : le bank-charter act de 1844 et la politique libre-échangiste.
La fameuse Ligue de Manchester — Anticornlawleague — se constituait en 1838, en vue d’aboutir à la suppression complète des droits sur les blés étrangers. Au début, elle comptait sept membres seulement, résolus à déterminer par des meetings et des discours un mouvement d’opinion contre les cornlaws.
De ce nombre était Richard Cobden (1804-1865), fils d’un fermier ruiné et grand fabricant de tissus de coton à Manchester, qui fut ensuite longtemps membre de la Chambre des communes et qui reperdit, en négligeant les affaires pour la politique, la fortune qu’il avait gagnée dans l’industrie, Cobden était un orateur véhément et passionné, grossier même au besoin avec les personnages les plus respectés de tous les partis, tels que lord Wellington, Robert Peel et lord Russel. Le principal collaborateur de Cobden fut John Bright, quaker austère, qui fut plus tard président du Board of trade dans un ministère Gladstone.[1]
- ↑ Voyez nos Éléments d’économie politique, 2e éd., p. 345.